Concession de Singles : l'historique

La concession de Singles a été instituée par ordonnance royale du 20 décembre 1826 sur 453  ha en faveur de Sablon, Deforget, Vial et Chenot ; elle a été réduite à 448 ha par décret du 23 juillet 1860.

 

Les titulaires de la concession, Sablon, conseiller municipal à Clermont-Ferrand et négociant, Deforget, Vial et Chenot, avaient exprimé leur intention de construire un haut-fourneau, ils sont aussi demandeurs en concession pour un gîte de plomb à Singles ; l’avis du rapporteur du Conseil Général des Mines (CGM) est que les couches sont à peine reconnues, seulement fouillées à profondeur de 3 à 4 m, que l’utilité d’exploiter ce gîte dépendrait selon le rapport de l’Ingénieur des Mines, d’établissements sidérurgiques utilisant minerai de fer de Messeix, mais la proposition de l’Ingénieur de prescrire dans le cahier des charges l’obligation d’établir des hauts-fourneaux n’est pas admissible et donc le CGM  propose de ne pas accorder cette concession,

 

Le CGM donnera un avis contraire le 24 juillet 1826 : il est maintenant favorable à l’institution de la concession afin de faire cesser le grappillage qui sévit (c’est-à-dire les petits travaux artisanaux de surface effectués par les propriétaires du sol) ; pour le conseil, ce motif est "d’utilité générale" ; en général, avant de concéder les mines il est à désirer que l’allure du gîte exploitable soit connu et que des débouchés importants soient assurés aux produits de ces exploitations, mais l’absence de ces conditions ne peut suffire pour faire rejeter et ajourner une concession qui présente en sa faveur un motif d’intérêt public, enfin,  si les débouchés sont à peu près nuls dans l’état actuel des choses, parce que les petits propriétaires exploitants n’ont ni la volonté, ni les moyens d’en chercher d’autres que ceux que leur offre la localité, un concessionnaire saura sans doute tirer un parti utile de sa propriété,

 

Dans sa séance du 23 octobre 1826, le  CGM fixe les indemnités pour travaux antérieurs reconnus utiles de 47.000 F à payer par concessionnaire de Singles  aux exploitants d’alors : Basset, Brugière et autres.

 

En 1898 elle est propriété de M. Aubert qui a acquis la concession sur adjudication après faillite. Il la revend dès le 26 mars 1898 à M. Grosset qui crée la première société des Charbonnages de Singles qui  fit faillite en 1905.

 

Une seconde société des mines de Singles au capital de 120.000 francs est créée le 19 avril 1905 à qui M. Edde apporte la concession qu’il venait d’acquérir auprès des liquidateurs de l’ancienne société sur jugement d’adjudication du Tribunal de la Seine du 25 février 1905 au prix de 50.000 francs. En paiement de cet apport, il s’était attribué 800 actions de 100 francs et 50 parts de fondateur. Le capital est porté à 420.000 francs puis en 1923 autorisée à 600.000 francs (dont 300.000 sont effectivement souscrits).

 

La société des mines de Singles prend le nom de société des Charbonnages d’Auvergne suite à une décision de son A.G.E. du 16 janvier 1924. Son directeur est M. Pierre Deramond, ingénieur civil des Mines. Outre la concession de Singles, elle achètera la concession  de La Burande (En rémunération de l’apport de la concession de La Burande à cette même société, 1.800 actions de 100 francs entièrement libérées, sont allouées à Mme Vve Peyralde) et amodia de celle de Varazennes en 1926 après réorganisation financière et mise en place d’une nouvelle direction. En effet, devant les dépenses considérables envisagées notamment par la mise en valeur de la concession de La Burande, la société reçut une avance de 400.000 francs de la société de Participations Industrielles par une augmentation de capital qui permit de rembourser une partie des prêts de la banque d’Alsace-Lorraine. Certains grands noms des affaires minières étaient avancés pour cette augmentation de capital : mines de La Houve, Comptoir alsacien-Lorrain de combustibles, etc.

 

En 1935, la société des Charbonnages d’Auvergne engage les procédures de renonciation à ses trois concessions : La Burande, Varazennes et Singles, après avoir en vain tenté de les vendre à la société des Charbonnages de Messeix l’année précédente. La renonciation de celle de Singles mettra un peu plus de temps, en effet, au dernier moment un ingénieur de Sallaumines, M. Joly, intervient pour démontrer l’exploitabilité de la concession et tenter de la racheter ; il se fait appuyer par le député Andraud. En fait, la transaction ne se fera pas et la société obtient la renonciation de la concession par arrêté du 6 juillet 1937[1].

 



[1] Ou 6 août

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