Le gisement comprend plusieurs couches qui sont du mur au toit, la veine de Bure, la veine Verrerie, la veine de Sole et la veine Combelle. On y exploite un charbon maigre à 8-9% de MV. Il est faiblement grisouteux mais peut présenter des dégagements instantanés.
La veine de Bure est inexploitable, les autres sont constituées par 2 à 4 bancs de charbon séparés par des intercalations de schistes, de gores et de grès. Les veines de Sole et Combelle constituent un faisceau de couches exploitées tandis que la veine Verrerie constitue un faisceau faisant l’objet d’une exploitation indépendante du premier du fait de l’intercalation stérile d’environ 60 m qui les sépare. La direction des couches d’abord est-ouest s’infléchit vers le sud-ouest pour rejoindre la concession contiguë de Charbonnier.
A l’est le gisement est limité par une faille nord-sud du terrain primitif. Entre cette faille limite et le plissement principal, le gisement est affecté par 3 plis logés entre deux pintes de terrain primitif. La partie est du gisement compris entre la faille limite et les 3 plis a une longueur de 1.000m ; elle constitue le siège des Graves. La partie centre du gisement affecté en partie par les plis constitue le siège de Basse-Combelle ; la partie sud-ouest est la région de Bayard. Le pendage des couches est de 35 à 50° dans la région de Cellamine et des Graves, 70° dans la région de Basse-Combelle et 50° dans la région Bayard.
En 1863, la compagnie des mines de Brassac exploite le bassin de La Combelle par trois puits[1] : le puits d’Orléans qui exploite la couche de la Verrerie entre 264 et 205 m, le puits de Verrerie qui exploite la même couche entre 205 m (travaux à cette époque à 50 m du jour) et le jour et le puits de la Ronzière (étage inférieur à 178 m) qui sert à l’extraction du trop plein du puits de la Verrerie qui ne peut être amené au niveau 205 ; il ne sert que l’hiver et doit cesser toute activité d’extraction.
Au puits d’Orléans les travaux ont un développement de 600 m, la galerie de roulage est au niveau 264. Le charbon abattu est amené à cette galerie au moyen de plans et de cheminées puis conduit à un faux puits (bure) qui le descend au niveau 325 m d’où il est mené au puits d’extraction par un TB. Un TB est en cours de creusement au niveau 264 pour éviter ce transfert. Au puits de la Verrerie, les travaux ont un développement de 1.000 m ; sur une longueur de 700 m le massif est enlevé jusqu’au jour. Le charbon provenant de la partie Ouest du puits est desservi par 2 chevaux et 1 plan, mais la prolongation de ce plan doit permettre la suppression des chevaux. A l’Est les travaux sont desservis par 5 chevaux et un plan. Afin d’améliorer l’extraction, une nouvelle recette est envisagée à ce puits à 50 m en dessous de la précédente entièrement desservie par des plans inclinés.
Les 3 puits communiquent ensemble par des cheminées. Tous les ouvriers du puits de la Verrerie descendent et remontent par le puits de la Ronzière. Ceux du puits d’Orléans passent par ce puits. L’épuisement se fait presque complètement par le puits d’Orléans.
La production est de 250 bennes à Orléans, 300 bennes à Verrerie et 30 bennes à Ronzière. Le personnel utilisé est :
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Verrerie |
Orléans |
Ronzière |
Total |
Entretien |
15 |
15 |
5 |
35 |
Roulage |
20 |
15 |
3 |
38 |
Piqueurs, remblais |
60 |
50 |
10 |
120 |
Travaux neufs |
5 |
15 |
0 |
20 |
|
100 |
95 |
18 |
213 |
Le rapport précise : « les travaux des champs n’employant pas les ouvriers à cette époque [décembre], ils travaillent continuellement à la mine. Pendant 7 mois de l’année une partie du personnel manque et ( l’effectif) est réduit d’environ d’un tiers, chiffre que l’on a même beaucoup de peine à atteindre pendant certains mois : moisson, vendanges ». Cette baisse du personnel entraîne une élévation du prix de revient « qui enlève souvent le bénéfice que l’on pourrait faire pendant les mois d’hiver ».
Chaque puits est doté d’une machine : qui permet l’extraction, les mouvements de personnels, la descente des remblais et l’exhaure. La Verrerie possède deux chaudières de 10 m de long, Ronzière, une de 9 m et Orléans deux de 14 m et une 3ème est prévue. Le chevalement du puits de la Verrerie est neuf ; celui du puits d’Orléans, ancien, doit être remplacé. La Verrerie et Orléans sont dotés d’une cage guidée et d’un crible et lavoirs. Le matériel roulant se compose de bennes de 4 hl pour le service intérieur et le transport au quai de chargement, de chariots pour le transport des menus au lavoir. La production pour 1862 est de 413.700 quintaux métriques.
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Tonnage (t) |
Résultat d’exploitation (f) |
1885 |
34.643 |
-61.981 |
1886 |
33.375 |
-10.859 |
1887 |
25.240 |
-88.672 |
En 1886, la mine est en déclin depuis plusieurs années ; on n’y travaille que 4 jours par semaine du mardi au vendredi. Les ingénieurs des mines donnent deux explications : d’une part l’existence sur le carreau de stocks considérables de charbons anthraciteux d’écoulement difficile (52 % de la production sont des menus qui trouvent difficilement preneur, les gros ne représentent que 3 % de l’extraction), et d’autre part à l’épuisement de l’étage 264-287 et à l’impossibilité pour les exploitant d’organiser des dépilages au niveau 365 déjà tracé mais qui a rencontré à partir de 325 d’anciens travaux complètement inondés et qu’il faudrait assécher. Or la machine du puits Basse-Combelle serait insuffisante pour mener de front l’extraction et l’exhaure. Mais les moyens de la société ne permettent pas d’acheter une machine plus puissante nécessaire. Tout l’épuisement se fait par le puits d’Orléans.
Le circuit d’aérage des travaux est le suivant : l’air descend par le puits de la Basse-Combelle et remonte par le puits de la Verrerie sur lequel a été installé un ventilateur mécanique (qui ne fonctionne qu’en cas de besoin).
En 1887, bien que cette concession soit très étendue, elle ne comprend que sur l’étage inférieur, mais son exploitation a pris un développement considérable. Les principales couches sont :
Les principaux travaux ont porté sur la couche Verrerie et le système de Combelle. Les charbons sont des demi-gras pour la zone nord allant jusqu’à l’anthracite au sud-ouest. Trois grands puits desservent les travaux : les puits Basse-Combelle et d’Orléans pour les mouvements de personnel, l’extraction et l’épuisement et le puits le puits Verrerie qui sert ) l’aérage avec le puits Basse Combelle. Le puits Verrerie est équipé d’un ventilateur. Le puits de Basse-Combelle possède entre les niveaux 365e et 287, une cloison étanche isolant un compartiment d’aérage. La mine n’est pas grisouteuse.
En 1887 les travaux portent sur les étages 264/287 et 325/365[2]. A l’étage 264/287, où il ne reste qu’un petit massif à prendre, 10 piqueurs sont occupés dans des rabattages en Grande Veine et 8 en veine de Forge. Ces travaux donnent beaucoup de menus qui sont laissés dans les remblais. A l’étage 325/365, on poursuit des traçages au niveau 365 dans la Grande Veine de la Verrerie, puis un TB pris à partir de cette galerie a atteint la veine de Forge et la Grande Couche. Au niveau 325, on réalise un assèchement par une galerie partant du puits de Basse-Combelle. La machine du puits de Basse-Combelle a été remplacée par une plus puissante (achetée d’occasion et très fragile) pour assurer à la fois extraction et épuisement. L’essentiel de l’extraction se fait toujours par le puits d’Orléans (Orléans extrait 200 bennes par jour et Basse-Combelle, 60 bennes de 400 kg de charbon brut).
Les travaux de La Combelle, mal conduits par les liquidateurs de la société des mines de Brassac, sont mis en chômage le 15 août 1888 (l’entretien et l’épuisement de l’étage 325 étant maintenus), la mine occupait alors 16 mineurs, puis totalement arrêtés en juin 1889. La plupart des ouvriers se recasés dans les autres exploitations du bassin.
Après l’acquisition par CFD et sous la direction de Paul Fayol, la reprise de l’exploitation se fait rapidement ; malheureusement, le puits d’Orléans, le plus moderne mais dont les ennuis ont été nombreux, s’écroule définitivement pendant son dénoyage.
Les travaux reprennent en 1892. Le puits de Basse-Combelle a été entièrement rénové (machine refaite, nouveau chevalement) et son assèchement est achevé en ami 1893. Les anciens puits Verrerie et Sellamine sont également remis en état, approfondis et équipés Par ailleurs les travaux de recherche de Sellamine sont poussés à 100 m de profondeur.
Puits d’Orléans |
Puits de Basse-Combelle |
Cote IGN |
0 |
- |
|
32 |
0 |
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225 |
193 |
|
264 |
222 |
|
|
287 |
|
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325 |
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365 |
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Correspondances des profondeurs et des cotes
En 1894, les travaux du quartier Basse-Combelle sont compris entre les étages 325 et 365 ; ils ont été mis en communication avec le puits de retour d’air de la Verrerie (205 m de profondeur). Le muraillement du puits de Sellamine est terminé.
En 1894, un atelier de criblage et de lavage raccordé au réseau PLM est mis en service puis en 1896 une usine d’agglomération, en 1897, des ateliers magasins et bureaux.
La concession de La Combelle comprend dorénavant deux sièges distincts :
Le champ d’exploitation de Sellamine comprend deux étages limités par les niveaux 80, 100 et 130 m. Le premier étage 80/100 m est à peu près entièrement dépilé (couche de 3 m d’épaisseur). Le deuxième étage (100/130 m) est le plus actif. Le circuit d’aérage est le suivant : l’air entre par le puits de Sellamine et sort par un puits de recherche de 40 m de profondeur à 60 m du premier et sur lequel a été installé un ventilateur Martin utilisé en tant que de besoin.
A Basse-Combelle les travaux sont localisés dans le niveau 325/365
En 1895 on extrait 88 tonnes par jour de Sellamine et 97 tonnes de Basse-Combelle, soit 185 t/j.En 1895, est installé à Sellamine un atelier d’agglomération traitant 5 tonnes par heure, pour la fabrication de boulets.
La veine Verrerie comporte 3 bancs exploitables dans la partie centrale du gisement : banc du toit, veine intermédiaire et banc du mur. La veine de Sole n’existe qu’à l’état de traces. La veine Combelle est constituée par 4 bancs : le banc du toit (puissance 0,5 à1m), la banc principal (1,20 m en moyenne), 2ème banc (1 à 1,70m) et le 4ème banc (1 m) avec des intercalations de gores et de schistes
Le premier compresseur à vapeur de 250 cv est mis en route. En 1901 une salle de bains-douches est créée.
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Tonnage (t) |
1898 |
69.223 |
1899 |
77.390 |
Situation en 1899 :